Fille de professeurs de philosophie, il est naturel que le cinéma de Mia Hansen-Løve porte une forte dimension philosophique. La notion d’héritage — qu’elle soit intellectuelle, artistique ou familiale – parcourt l’ensemble de sa filmographie. Dans Un beau matin — scénario qu’elle a écrit en pensant à son père — la réalisatrice se demande : que reste-il d'un homme, ici un ancien enseignant qui a consacré sa vie à la pensée, lorsque sa mémoire vacille ? Dans Bergman Island, la question concerne plutôt ce qui demeure d’un artiste, au-delà de ses œuvres matérielles. En rendant hommage au cinéaste suédois Ingmar Bergman, Mia Hansen-Løve met en images l’île de Fårö, où le cinéaste vécut et trouva l’inspiration, et qui devient un personnage à part entière — comme un lieu qui permet la naissance des idées. Fidèle à une esthétique minimaliste, le cinéma de Mia Hansen-Løve séduit par sa capacité à faire surgir la beauté de la simplicité, loin des artifices du monde contemporain. |