Premier long métrage de Titus Kaphar, peintre américain exposé au Moma ou au Brooklyn Museum, Exhibiting Forgiveness dresse le portrait d’une famille au bord de l’explosion. L’artiste transpose ici sa démarche plastique sur un nouveau médium, pour raconter sa propre histoire, entre souvenirs, rancœurs passées et tentatives de réconciliation. Le peintre-réalisateur, tout comme son personnage, convoque sur ses toiles aux couleurs vives les fantômes d’un passé marqué par la violence paternelle. Les propres œuvres de Kaphar prennent alors tout leur sens. Celui de l’art comme dispositif mémoriel permettant de décomposer, réassembler et rejouer les traumatismes passés, en les fixant à la fois sur la toile, mais aussi à l’écran. Pour autant, la bataille psychique à l’œuvre dans le travail du peintre ne débouche pas sur une catharsis qui permettrait d’exorciser le passé et de pardonner, de tourner la page. Car en effet, comment tourner une page alors qu’on l’écrit, la peint encore ? Présenté en compétition à Sundance et au Festival de Deauville 2024. Synopsis : Tarrell est un peintre qui vit avec sa femme, la chanteuse Aisha (Day), et leur jeune fils, Jermaine. Les œuvres de Tarrell puisent leur beauté dans les tourments de sa jeunesse, lui permettant ainsi d'exorciser les blessures du passé. Son chemin vers le succès se voit perturbé par la visite inattendue de son père qui, rongé par la culpabilité, cherche désespérément à se réconcilier avec lui. Tous deux vont apprendre qu’il est parfois plus difficile d’oublier que de pardonner...
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