« Nous savons tout de la réparation, nous sommes rompus à nous acclimater à ce qui nous détruit. Nous savons les ravages de ce qu'on avale de force, de tout ce qu'on ravale, ce magma de solitudes et d'impuissances. Et on s'y est presque fait, pour ne pas dire résigné, à avoir en commun la peur de faillir, de ne pas tenir, la peur de ce qui nous attend, la peur de ce qui ne nous attend plus. On s'échange des adresses de thérapeutes, des recettes de bien-être, on décline les couleurs apaisantes sur les murs de notre appartement. On ne se dit plus au revoir mais “prends soin de toi “ , comme face à un cataclysme que l'on sait inéluctable. »
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